Te penses-tu donc appartenir à une démocratie ?
Dans l'Occident, tout le monde vante la démocratie. Elle semble offrir la meilleure ligne de conduite qu'un peuple peut adopter, sinon selon Churchill, la moins mauvaise par rapport aux autres. La nation qui l'aurait jusqu’alors manquée devrait bénéficier de ses effets. Elle est supposée offrir le seul remède des maux du capitalisme, de tout autre isme d’ailleurs. Elle peut être républicaine et à base de représentation, sinon proportionnelle et à base de suffrage universel et direct. Ce dernier est préférable pour tout le monde sauf celui très riche, l'autre préjudiciable à tous y compris les riches. Peu importe le nombre de flics véreux qu’ils recrutent, de lois qu’ils bafouent et de juges qu'ils achètent pour les garder, eux et leurs trésors ; ils finissent toujours par se trouver d’assistance aux pelotons d'exécution révolutionnaires, en raison de tous les avantages immérités qu'ils ont extraits du prolétariat rancunier, grâce aux bureaucraties vendues « démocratiques. »
Il existe de
nombreuses définitions de la démocratie. La plupart d'entre elles comprennent
une liste à faire de services fondamentaux (sans ordre particulier), dans la
mesure du possible:
·
Une
Constitution nationale à laquelle les fonctionnaires doivent prêter serment
d'allégeance, y compris une déclaration des droits, chacune l’objet de
d'améliorations au moyen de plébiscites nationaux
·
Séparation
de l’État vis-à-vis l’Eglise
·
Les
élections établies sur le concept d'un adulte, une voix
·
L'éducation
universelle, libre et de haute qualité
·
Une presse
indépendante et impartiale
·
Une
judiciaire indépendante et impartiale
·
La vie
privée et la propriété particulière soigneusement protégées
·
Une armée
régulière fondée sur la conscription universelle et la haine de la guerre comme
inspirée par cet appel
·
Etc., etc.
La nation peut se
vanter de toutes ces institutions, pour autant manquer d’être une démocratie.
Vois-tu, le pilier de la démocratie est l’État de loi poursuivi indépendamment
du statut, de la race et de la richesse ; l’État de loi comme réalité politique
au lieu d’être une pâte feuilletée de propagande.
En l'Amérique de
2014, par exemple :
·
Les hauts
fonctionnaires prêtent serment d'allégeance à la Constitution, mais l’outragent
de façon routinière ainsi que des droits particuliers
·
L’Église et
l'État sont distincts, chaque groupe s'appropriant de son mieux les
responsabilités de l'autre
·
Les
élections sont annulées et trafiquées avec la complicité sans vergogne de la
Cour suprême
·
L’éducation
de bonne qualité n'est plus libre mais offerte de plus en plus souvent en
échange de la richesse familiale ou servitude pour dettes
·
Tout ce qui
reste des lambeaux de la presse éviscérée et des nouvelles lobotomisées pour
diffusion, a été clairement dédié au service des riches
·
De plus en
plus de décisions judiciaires sont corrompues par une politique de parti pris
·
70.000
fonctionnaires de renseignement à l’intérieure du Beltway (la ceinture
périphérique) de Washington DC, pareillement jurés au soutien de la Constitution,
ont pour seul projet d’espionner tous et tout, en violation directe de leur
serment. Pour autant sont-ils incapables de prédire avec certitude des guerres
outremer imminentes dans les semaines prochaines, des révolutions en série
roulant en boule de neige jusqu’au chaos, ni même une bonne prévision
météorologique pour les cinq lendemains.
·
Une armée
régulière basée d’abord sur le service sélectif et recrutement général sans
distinction de classe, ensuite surtout depuis la classe inférieure et les races
moins favorisées, puis sur un mercenariat engagé par le gouvernement depuis ce
même groupe de recrues et, encore pire, en service de sous-traitance. Cette
armée jouit de moins en moins de contacts politiques et d'identification
particulière avec sa population civile. Ainsi est-elle de plus en plus enclin à
servir comme garnison et agence de suppression nationale (pareillement interdit
par la Constitution) pour des fausses raisons de sécurité.
·
Etc., etc.
Pour chaque prestation promise par la démocratie, un moyen a été trouvé (quelle
coïncidence !) pour la corrompre.
Quoique
l'Amérique ose encore s'appeler une « démocratie. »
Le seul aspect
qu'une vraie démocratie peut enjoindre, répudiée par la pseudo version
américaine, c’est l’État de droit. Si nous l’enjoignions en toute honnêteté, la
plupart de ces contradictions -- entre ce que nous devrions faire et ce que
nous avons achevé -- se résoudrait de façon presque automatique.
Alors qu'est-ce
que je veux dire par cette fameuse « État de droit »?
C'est actuellement
très simple. Personne, si haut placé, riche et bien connecté soit-il, ne peut
commettre une infraction publique sans être traduit devant un tribunal
indépendant et jugé sans biais, favoritisme ni pitié. Au plus tard, cela aurait
lieu de suite après l'expiration de son dernier tour de service. Aucune
exception de fantaisie : soit guerre, soit urgence, soit autre chose.
Effectuer le
crime, si te le juges nécessaire, et purger sa peine. Quelle serait la
profondeur de ton dévouement à la nation ? Sinon serait-elle d’une telle
superficialité à te déqualifier pour rendre ces décisions si graves ?
Ce qui signifie
qu’un président américain ne peut pas instaurer la torture ni commettre
d'autres crimes et délits (même en temps de guerre) sans être destitué. Ses
subordonnés, hauts et bas, doivent se soumettre au même degré de contrôle et de
licenciement sommaire. Les présidents qui ne parviennent pas à inculper leur
prédécesseur errant, à l'exception d’un pardon officiel pour documenter son
crime, devraient être jugés pour complot dans son crime et soumis aux mêmes
contraintes. Une longue série de telles grâces, symptomatique d’une trahison
récurrente de la démocratie, déclencherait une révision officielle de ce
processus dans son ensemble.
Une législature,
soit fédérale ou régionale, ne peut pas simplement tamponner des décrets
anticonstitutionnelles (exemples: un complot en vue de violer, au moyen de
sondes vaginales tout aussi involontaires que médicalement superflues, les
femmes qui cherchent un avortement ; sinon celui en vue d’enfreindre le
14e amendement au moyen de projets de loi dictant la répression d’électeurs)
sans demander des comptes aux membres qui votent en leur faveur et en leur
privant de leurs fonctions car, une fois condamnés, ils seraient des criminels
impropres aux fonctions publiques.
Les banquiers et
mandataires sociaux ne peuvent pas commettre de grand crime en col blanc sans
subir sérieuse poursuite et, une fois trouvés coupables, amende prohibitive ou
peine de prison exemplaire. S’ils
appartiennent à une organisation dite « trop importante pour
faillir » alors, décimation judiciaire du haut en bas le long de la ligne.
Aucun
intermédiaire militaire ou diplomatique ne peut commettre de crime contre
l'humanité sans se faire expédier devant un tribunal international donc plus ou
moins indépendant.
Je ne parle pas
de crimes à caractère personnel qui seraient punis automatiquement, ni de ceux
commis en dépit de l'intention et des ordres de supérieurs. En large mesure,
ces dispositions judiciaires ne poseraient pas de problème sauf au cas que des
supérieurs multipliaient ces crimes de moindre gravité pour masquer leur propre
malfaisance. Je ne parle non plus de
petits fonctionnaires mis au-devant d’un procès-spectacle unique et exemplaire,
alors que des dignitaires tout puissants institutionnalisent la même activité
criminelle sur une large gamme de temps et de lieux, puis gravitent à leur
prochaine promotion (Mylai, Abu Grahib).
Je me réfère aux
puissants individus qui commettent, commandent, institutionnalisent et
normalisent de la grave criminalité en traîtrise de leur serment démocratique
(que ce soit pour des bonnes ou mauvaises raisons, des motifs de gain personnel
ou de paternalisme désintéressé.) Des gens puissants qui peuvent appliquer de
la pression, du bagout, des légalismes, de la corruption ou du chantage envers
leurs pairs pour qu’ils leur concèdent un laissez-passer. Dans une véritable
démocratie, tous ces malfaiteurs seraient traduits devant la justice. D’autant
plus ces traîtres seraient traduits devant le tribunal, d’autant plus
authentique la démocratie.
Cette sorte de
poursuite de fauteurs puissants n'est pas nécessaire pour faire respecter un
principe vide ou quelque idéal de perfection bureaucratique. Elle doit être effectuée
pour éviter le sort de l'Empire romain, voire de chaque empire du passé.
L’empire précoce
punissait ses élites et prolétariats avec férocité plus ou moins équilibrée.
Les récompenses du haut rang furent acquittées en échange d’une équivalence de
sacrifice militaire, abnégation particulière, débours publics, embellissements
culturels et infrastructurels ainsi que dévouement au devoir public.
L’empire en
maturité remplace cet altruisme ostentatoire d’élite par une combinaison de
consommation ostentatoire, banditisme de plus en plus audacieux et impunité
vantarde. Tandis que le pouvoir et la richesse sont aspirés vers le haut, ils
facilitent la criminalité de la part de la classe supérieure, tout en rendant
la vie plus difficile pour celle basse. Autant que cette criminalité d'élite
croit cote à cote avec l'impunité d'élite, elles finissent par pourrir le
poisson d'empire de la tête vers le bas.
Tôt ou tard,
cette forme d’effondrement social devient inévitable. Si t’es assez suicidaire
pour nous souhaiter ce destin, continu d’applaudir cette danse carrée aux
arêtes de travers. Si ton intelligence (aussi ton souci pour l'avenir des
enfants) t’interdit d’ignorer le sort que ce mauvais karma doit nous imposer,
animes tous tes familiers pour effectuer ce que je recommande avec toutes vos
forces.
Libellés : démocratie