Pourquoi n'avons-nous pas encore atteint la paix au monde?
Qu'est-ce que cela nécessiterait?
A quoi devrions-nous y attendre?

2007/03/25

Quelques jours en retard, peut-être, mais moi j’ai gagné

C’est tout de même drôle ; j'ai gagné un jeu de bataille de la guerre des Malouines, tout à fait convenablement en tant que les Argentins.

J'ai garé la flotte argentine, de seaux à rouille depuis la deuxième guerre mondiale, en paquets de trois ou quatre à tous les lieux de débarquement aux Malouines, et gardé son Armée de l'Air moderne très économiquement, juste pour protéger la côte argentine (des vols plus courts, davantage de missions, meilleure coordination, plus de possibilités de rôder/combattre des avions de chasse ; de façon primordiale, mon ultime réserve de kamikaze maintenue soigneusement intacte). Quand je perdis des vaisseaux, j'ai replacé les survivants de sorte que Stanley demeure un piège mortel de feu antiaérien contre les Harriers en vol aux ras et pas si rapides. Je leur ai descendus en paquets, fait rater leurs bombardements et les ai chassé au loin par la suite. J’ai coulé le sous-marin nucléaire des Britanniques dans de l'eau peu profonde, quand il a essayé de pénétrer le port de Stanley et torpiller furtivement mon navire amiral Belgrano (les sous-marins y sont beaucoup plus vulnérables, en dépit de leur technologie de pointe).

Quand la flotte britannique a manoeuvré près de terre pour débarquer, j'ai jeté tous mes bateaux contre elle (une élan court : trop court pour que les Britanniques puissent réagir de façon efficace) et ai coulé son porte-avions de poche dans une bataille conventionnelle de feu et de torpilles. Les Britanniques n'ont jamais réussi leur débarquement ; s'ils l’avaient, mon artillerie navale survivante leur aurait réchauffée la besogne dix fois plus. Me voici avec l'Armée de Terre argentine et son Armée de l'Air de jets intacts, aucun bombardement réussi par les Britanniques, aucunes pertes d'usure. J'ai bien dû perdre maints bateaux et avions d'appui argentins en ce faisant, mais le Royaume Uni a perdu la guerre, tout simplement – à l’exception de ses armes nucléaires.

Aucune importance. Je me suis simplement servi de mes capitaux argentins afin d'optimiser leurs forces et réduire au minimum leurs faiblesses. L'Argentine aurait pu faire plus ou moins la même chose sous la commande d’autres que des idiots fascistes. Aux Etats-Unis, maintenant, de même. Quand on est Mohamed Ali, l’on danse comme un papillon et pique comme une abeille ; l’on ne se tient pas planté là avec la mâchoire à la traîne pour qu'un boxeur au crâne en béton puisse la disloquer dans son propre temps.

La chose centrale au sujet des opérations "de sécurité interne" c’est que les militaires s’en décomposent : du chef chargé d’or jusqu’au dernier soldat commun ; celles-là les transforment en despotes, en bons à rien se servant eux-mêmes, en voleurs, menteurs, lâches et idiots tactiques. Ils ne peuvent plus tenir contre une force militaire propre de force équivalente. Ils se transforment en un troupeau de bandits démunis de fidélité, de confiance, de sens du sacrifice et de savoir du bien commun ; les quelques bons restants déguerpissent en dégoût, rendent leurs vies bon marché, se tournent en drogués ou se retiennent en arrière et laissent aux autres de se pendre eux-mêmes.

Ne confondez jamais l'honneur militaire avec le fascisme militariste ; les deux sont contradictoires. L'honneur militaire est un avantage stratégique essentiel pour n'importe quelle société salubre ; il peut se décomposer dès la plus légère infusion de fascisme. Perd-le et l’on perd pour de bon. Remercions Dieu, sinon ne serions-nous tous que des cadavres empilés dans des camps de concentration, nos orteils bien étiquetées par ces sociopaths méticuleux que l'histoire semble produire inévitablement ; sinon des survivants de la guerre nucléaire ébréchant des roches radioactives pour notre prochain repas.

L'honneur militaire est la seule chose qui puisse retarder cette spirale au chaos. Qu’est ce que vous autres, les partisans de la paix catégoriquement anti-militaires, allez employer ? Vos bonnes mines ? Vous jetez dehors le bébé avec son eau de lessive.