Pourquoi n'avons-nous pas encore atteint la paix au monde?
Qu'est-ce que cela nécessiterait?
A quoi devrions-nous y attendre?

2008/03/01

Selon Mark Lynas, Six Degrés : Notre futur sur une planète plus chaude

"En contraignant le carbone par le rationnement, nous pourrions bientôt constater que nous aménagions une autre sorte de société qui soulignerait la qualité de la vie au-devant des statistiques crues de la croissance économique et d’une implacable consommation. Je n'ai aucun grand schéma selon quoi cette société ressemblerait, ni prétention que ce serait un certain genre d’utopie. La vie continuerait, avec toutes ses épreuves et tribulations—et cela, après tout, serait précisément le but. À moins que nous n’amoindrissions le carbone, la vie ne continuera en grande partie pas du tout." Mark Lynas, Six Degrés : Notre futur sur une planète plus chaude, National Geographic Society, Washington, D.C, 2008, p. 302. Les paragraphes suivants (aboutissant en une liste sinistre avec quelques additions des miennes) sont mon sommaire de ce texte primaire concernant le réchauffement global. Déchiffrez-en et pleurez.

Imaginons Dieu comme une vieille foulque sénile, glorifiée jadis comme l'artiste principal de son temps. Ayant perdu la vue depuis quelques années, il a réduit sa palette terrestre à quatre coloris : jaune de sable, gris, la plus pure aigue-marine et le blanc des nuages. Parti tout le blanc cristallin de glace, effacé sans pitié des montagnes équatoriales (un degré), de l'océan arctique (deux degrés), des Alpes, des Rockies et des Andes (trois degrés), et finalement du puissant Himalaya, même du Groenland et de l’Antarctique après seulement quatre degrés d'augmentation dans la chaleur moyenne du monde. Parti le vert du forêt tropical ou tempéré, puisque les fleuves vitales, provenant de la glace disparue qui fondrait en été, ne coulent plus de façon digne de confiance ; partis les bruns foncés du bon sol emporté par des inondations ou transformé en bol de poussière par les sécheresses. Quant au moteur calorifique d'une terre plus chaude, les pluies conformeront à cette convention biblique : « À ceux qui aient beaucoup encore plus sera donné, mais pour ceux qui n'aient rien, même ce qu'ils ont sera enlevé. » Plus rien de jachère, aucuns bois ni récifs de corail vifs ni de poissons.

Parties toutes les villes ports, inondées quoi qu’elles se seraient fortifiées ; partie la bioluminescence des villes dans la nuit : quelques bavures restantes de luminosité de survie seront accroupies aux rives polaires, si capables de s’y tenir. Au lieu, des éclats lumineux clignoteront en mer, là où l'hydrate de méthane, une fois congelée mais à présent dégelée, moussera des kilomètres carrés de plateau continental et détonera en explosions titaniques qui interrompront l’occasionnel hyper ouragan de force 6+ avec des tsunamis massifs. Les océans seront d’une aigue-marine pure parce qu'il n'y a plus d’oxygène dans l'eau et donc aucune vie. La biomasse restante est de la brousse non comestible sinon du marais de palétuvier, et pas trop de ceux-là ; le tout induit par une simple élévation de cinq degrés dans les températures moyennant au monde. Six degrés et oublis la bioluminescence humaine pour au moins quelques siècles tandis que le climat se stabilise après l'équivalent de la décroissance permienne triasique durant lequel le monde s’est presque rendu en roche stérile. Quelques êtres humains pourraient survivre, se reproduire et reconstruire en bon temps. Une baisse équivalente de six degrés vernirait la planète entière en glace, peut-être jusqu’à l'équateur.

Afin d’éviter ce destin, nous devrions commencer à programmer des « cales » ou des tranches statistiques d'énergie sauvée et de réductions dans le gaz de serre (chaque cale réduirait les émissions de CO2 par 1.000 tonnes à partir de l’année 2050), selon Robert Socolow et Stever Pacala de l'université de Princeton. Si nous insertions assez de ces « cales » dans notre vie, disons 13, et le réalisions assez rapidement, nous pourrions peut-être éviter les plus fatals de ces phénomènes de chaleur mortelle. Certaines de ces cales à sélectionner, à rejeter comme trop nocives, ou à reproduire plusieurs fois, incluraient :

• Doubler l'efficacité de chaque automobile
• Diviser en deux le parcours annuel de chaque automobile
• Diviser en deux le nombre d'automobiles sur terre (dois-je mener par exemple et conduire mon Volkswagen par-dessus la falaise la plus proche pour que personne d'autre ne puisse s’en servir ?)
• Reconstruire autant (?) de habitations d’énergie neutre que possible
• 700 centrales nucléaires d'un Gigawatt chacune (gare à celles qui péteront !)
• Deux millions de turbines de poussé du vent où de l'eau, d'un Mégawatt chacun
• Environ deux millions de hectares de panneaux solaires photovoltaïques (3 mètres carrés par personne sur terre ; dois-je mener par exemple et me ruiner en rayant le toit de ma maison avec des panneaux solaires ?)
• Un reboisement massif (? million de hectares d’arbres replantés) et ensuite enterrer ces arbres une fois qu'ils aient mûri
• Terminer tous les estafilades et brûlures massives des forêts tropicales, depuis cet instant
• Consacrer 250 millions de hectares aux biofuels au lieu de la nourriture (armez-vous contre ceux frappés de famine)
• Séquestrer 1.000 tonnes de CO2 liquide sous sol
• De la photosynthèse artificielle (biomécanique ? Dans les vertébrés ? Chez l'homme ?)
• Des coccolites (planctons) d’ingénier génétique qui produiraient du carbonate de calcium en milliers de tonnes
• Des miroirs orbitaux, sinon vaporiser le ciel avec des nitrates induisant de l’ombre
• Des centrales solaires orbitales rayonnant de l’énergie à la terre (gare aux effets atmosphériques imprévus !)
• Une réduction massive de l'humanité : Une Peste ou plusieurs (naturelles ou les produits d'armes) sinon un désastre apocalyptique qui soustrairait, péniblement mais commodément, 25%, 30% ou plus de l'humanité, et probablement nous de même, aussitôt que possible (les Celtes ne craignaient rien sauf que le ciel ne leur tombe sur la tête…)
• ?... (d’autres idées : provenant d’une bonne folie sinon d’une mauvaise sinon autrement ?)